TURQUIE

 
 
Gouvernement
 
Démographie
 
Langues
 
Rencontrs et mariage
 
Vie en société
 
Loisirs
 
A table
 
Enseignement
 
Histoire contemporaine
   
   
   
   
   

Gouvernement

  La Turquie est une république. Le président est le chef de l'État et le Premier ministre le chef du gouvernement. Le président est élu pour sept ans par l'Assemblée nationale, composée de 450 députés élus au suffrage direct. Les élections législatives ont lieu au moins tous les cinq ans. On vote à partir de 21 ans. La Turquie comprend 67 provinces, dirigées par des gouverneurs nommés et des conseils élus.


Démographie

  Les premiers habitants de l'Anatolie – ancien nom de l'Asie Mineure – s'installèrent dans le centre de la Turquie vers 6500 av. J.-C., notamment autour du site de Çatal Höyük.
Les quatre cinquièmes environ des habitants du pays sont turcs, tandis qu'une très forte proportion est formée par les Kurdes, majoritaires dans les provinces du Sud-Est, aux frontières de la Syrie, de l'Iran et de l'Irak. Le reste de la population est composé de minorités diverses.
La population de la Turquie est estimée à 61,9 millions d'habitants (1995 ) et sa croissance annuelle à environ 2 %. La densité de la population est de 79 habitants par km²  tandis que les trois cinquièmes des Turcs vivent en ville. Ankara, la capitale, abrite plus de 2,8 millions d'habitants. Istanbul, appelée Constantinople jusqu'à sa prise par les Turcs en 1453, a une population de plus de 7,8 millions d'habitants; elle est la capitale économique, industrielle, commerciale et artistique du pays.


Langues

  Le turc, langue officielle du pays, est lié aux langues ouraliennes-altaïques parlées dans toute l'Asie. La langue a évolué pendant plusieurs siècles et a subi une réforme importante au cours du XXe siècle, lorsqu'un alphabet fondé sur le latin et comportant quelques lettres supplémentaires remplaça l'écriture arabe à partir de 1928. L'arabe est également parlé. L'anglais constitue une langue de plus en plus courante.


Rencontres et mariage

  Les jeunes se rencontrent plutôt en groupe. En ville, ce regroupement est généralement ouvert et décontracté. Les familles rurales sont très impliquées dans le choix du conjoint, tandis que, dans les zones urbaines, le couple décide lui-même. Il est illégal pour les femmes de se marier avant l'âge de 15 ans et pour les hommes avant 17 ans. En ville, nombreux sont ceux qui attendent la fin de leurs études et du service militaire pour se marier. Les femmes se marient généralement vers 22 ans et les hommes vers 25 ans.
Les mariages traditionnels, de plus en plus rares, durent trois jours. Ils commencent avec la soirée henné (kina gecesi), qui ne concerne que les femmes. Elles peignent les mains et les doigts de la future épouse avec du henné, dansent et chantent. Le deuxième jour, les deux couples de parents servent le déjeuner et le dîner à leurs invités. Le troisième jour, la jeune mariée est amenée jusqu'à la maison de son époux sur un cheval, après des danses folkloriques.
La famille reste le pilier de la société. Dans les zones rurales, les valeurs traditionnelles dominent et le père est le chef incontesté de la famille. La structure familiale la plus fréquente est la famille élargie, envers laquelle chaque membre est loyal. Dans les zones urbaines , les familles nucléaires sont nombreuses, et les structures d'autorité traditionnelles sont moins prononcées. La polygamie, autorisée par la loi islamique, a été interdite en 1930. Les femmes ont obtenu le droit de vote en 1927 et le droit de divorcer en 1934, lors de l'introduction des contrats de mariage civils. De nombreuses femmes travaillent dans les zones urbaines. On estime à un tiers environ le taux de main-d'œuvre féminine.


Vie en société

  Pour saluer des amis ou des étrangers, on échange une poignée de main en disant Nasilsiniz (Comment allez-vous ?) ou Merhaba (Salut). On répond généralement à Nasilsiniz par Iyiyim, teekkür ederim (Bien, merci). Entre amis, après les salutations, on s'informe poliment de la santé de l'interlocuteur, de sa famille, de son travail. Entre proches amis ,les Turcs se serrent la main et s'embrassent sur les deux joues. Pour marquer son respect, on peut embrasser une personne plus âgée ou bien se laisser toucher le front par celle-ci. Les jeunes se saluent souvent en disant Selam (un salut). Quand on pénètre dans une pièce, un bureau ou un salon de thé, on peut dire Günaydin (Bonjour) ou Iyi günler (Bonne journée). On adresse généralement des vœux pour attirer la bénédiction d'Allah (Allahaismarladik), ce à quoi on répond Güle güle (Que la route vous soit agréable !).
Quand on se retrouve en groupe, on doit saluer chacun individuellement. L'utilisation des titres professionnels revêt un caractère assez officiel. Entre personnes de même rang, le titre Hanim est employé pour les femmes et Bey pour les hommes. Ces titres sont précédés du prénom – par exemple, Leyla Hanim ou Ismail Bey. Pour des personnes plus âgées, on utilise Abla quand il s'agit d'une femme (Fatma Abla) ou Agabey (Ahmet Agabey) si c'est un homme. Ces termes signifient sœur et frère.
L'hospitalité fait partie intégrale de la culture turque. Les amis, les parents et les voisins se rendent souvent visite. La tradition d'hospitalité exige que les visiteurs soient toujours les bienvenus et qu'une boisson leur soit offerte, telle que du thé, du café ou du soda, ainsi que quelque chose à manger, comme des confiseries ou des biscuits salés. Il est impoli de refuser une collation.
Les Turcs se font un honneur de mettre leurs invités à l'aise et peuvent faire mine de tolérer un comportement qu'ils jugent personnellement incorrect. Cependant, ils sont souvent plus ouverts aux invités qui veillent à respecter leurs coutumes.La présence d'un visiteur chez quelqu'un est une occasion d'harmonie et de joie, et les mauvaises nouvelles ou les récits de problèmes doivent être gardés pour d'autres occasions et d'autres lieux. Le visiteur qui vient pour la première fois peut apporter un petit cadeau, tel que des pâtisseries, des fruits ou des fleurs.


Loisirs

  Le football est le sport le plus pratiqué et le plus suivi, mais les Turcs apprécient aussi le volley-ball, le basket-ball, la lutte ou la natation. Les autres activités de loisirs incluent les pique-niques familiaux, la télévision, le cinéma et les rencontres chez l'un ou l'autre ou dans les cafés. Les danses folkloriques et les beaux-arts sont également des activités de loisirs appréciées.


A table

  Le petit déjeuner est généralement léger, composé de thé, de fromage blanc, de pain, de beurre, de confiture ou de miel et d'olives. Le principal repas de la journée est pris le soir et comporte plusieurs plats. La cuisine turque traditionnelle comprend des meze (mezzé), plateau de hors-d'œuvre composé de feuilles de vigne farcies, des salades, des crevettes et divers autres aliments, ainsi que des shish kebablar (gros morceaux d'agneau en brochette). La viande est souvent grillée; le poisson est abondant le long du Bosphore et de la côte; les légumes sont généralement préparés avec de l'huile d'olive et le riz pilav (pilaf) est courant. Les potages représentent une partie importante du régime alimentaire. Les desserts turcs comprennent la baklava (pâtisserie imbibée de sirop) et du muhallebi (gâteau au lait). Le café turc (kahve), un breuvage épais servi dans de petites tasses, est bu presque à chaque repas. La boisson la plus courante après le café est le raki, alcool transparent anisé qui se trouble quand on y ajoute de l'eau.
Les habitudes à table dépendent de la région et des plats proposés. Traditionnellement, la plupart des mets se mangent avec les doigts, mais les couverts sont très répandus. Au début ou à la fin du repas, on peut dire Afiyet olsun (Puisse ce que vous mangez vous apporter la santé). Pour complimenter la cuisinière, on dit Elinize saglik (approximativement : Que vos mains soient bénies).


Enseignement

  L'amélioration de l'éducation est une priorité pour le gouvernement, et les disparités entre les équipements ruraux et urbains diminuent en raison de la construction d'écoles rurales supplémentaires et grâce à d'autres réformes. Les enseignements primaire et secondaire sont gratuits. Le cycle primaire dure cinq ans, le secondaire trois ans, et, en théorie, la scolarité dure jusqu'à l'âge de 17 ans. Presque tous les enfants terminent le cycle primaire et environ 54 %  de tous les enfants suivent le cycle secondaire. Lorsque celui-ci est terminé, les élèves passent un examen d'entrée à l'université. La Turquie possède plus de 25 universités, dont la plus ancienne a été fondée à Istanbul en 1453. Il existe dans le pays plus de 250 établissements supérieurs et institutions spécialisées.


Histoire contemporaine

  Après la Première Guerre mondiale, Mustapha Kemal, chef du Parti républicain du peuple, devint le dirigeant tout puissant du pays, auquel il fit subir de profondes transformations. Cette révolution nationale, destinée à faire de la Turquie un État laïc et moderne, toucha à la fois la société (instruction obligatoire, réforme de l'alphabet en faveur des caractères latins, port obligatoire du costume occidental) et les structures de l'économie (nationalisations, modernisation de l'appareil productif). Kemal, surnommé Atatürk (le père des Turcs), mourut en 1938 après avoir marqué de sa forte personnalité une Turquie qui revendique aujourd'hui encore une partie de son héritage. Le successeur d'Atatürk, le général Inönü, parvint à sauvegarder l'indépendance de son pays pendant la Seconde Guerre mondiale au prix d'intenses efforts diplomatiques. Sur le plan intérieur, il accepta la naissance d'une opposition parlementaire, facilitant ainsi la fondation, en 1946, du Parti démocrate, qui accéda au gouvernement en 1950 avec Adnan Menderes. En politique étrangère, la Turquie entra à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) en 1952.
En novembre 1982, un référendum permit d'adopter une nouvelle Constitution et de nouveaux partis furent créés. Turgut Özal, vice-Premier ministre du gouvernement mis en place par les militaires, gagna les élections de novembre 1983 et devint le Premier ministre d'un gouvernement civil. Président de la République en novembre 1989, il dut, après l'échec de son parti aux législatives de 1991, céder le pouvoir à une coalition du Parti populiste social-démocrate et du Parti de la juste voie dont le dirigeant, Süleyman Demirel, fut nommé Premier ministre. Elle pratiqua une politique d'ouverture en direction des Républiques turques ex-soviétiques tout en réaffirmant sa candidature à l'entrée dans l'Union européenne, avec laquelle elle a conclu en 1995 un accord d'union douanière. Après la mort de Turgut Özal en avril 1993, Süleyman Demirel fut élu président de la République et confia le poste de Premier ministre à Mme Tansu Ciller, qui dut affronter des islamistes toujours plus influents et une guérilla kurde en plein renouveau.