TUNISIE

 
 
Gouvernement
 
Démographie
 
Langues
 
Rencontrs et mariage
 
Vie en société
 
Loisirs
 
A table
 
Enseignement
 
Histoire contemporaine
   
   
   
   
   

Gouvernement

  La Tunisie est une république, dirigée par un président qui nomme un Premier ministre et un Conseil des ministres. L'Assemblée nationale élue est dominée par le Rassemblement démocratique constitutionnelle (RDC). Les élections de mars 1994, selon un nouveau système et pour une Assemblée nationale plus large comptant 163 membres. Le RDC remporta 144 sièges et les 19 autres furent répartis proportionnellement entre les partis d'opposition, leur assurant une représentation au gouvernement. Ben Ali fut réélu sans opposition à la présidence avec le soutien de la plupart des partis. L'âge électoral est fixé à 20 ans; les électeurs doivent détenir la citoyenneté depuis au moins cinq ans.


Démographie

  Le Maghreb oriental fut peuplé dès le paléolithique par des populations diverses, dont certaines deviendront au IXe millénaire av. J.-C. les ancêtres des Berbères. Presque tous les Tunisiens sont d'origine arabe; les autres sont d'origine européenne et vivent surtout à Tunis ou sur l'Île de Djerba. La population tunisienne est estimée à 8,9 millions d'habitants  et sa croissance annuelle à 1,9 %. Plus de la moitié de la population est urbanisée.


Langues

  L'arabe est la langue officielle. On s'exprime également en français. La plupart des Tunisiens sont bilingues, parlent un peu l'anglais et passent facilement d'une langue à l'autre. Le dialecte arabe parlé est le derja, une variante de l'arabe classique.


Rencontres et mariage

  Le mariage est l'union non seulement de deux individus mais de deux familles. Autrefois, les mariages étaient arrangés par les parents.La polygamie, permise par la loi islamique, est illégale depuis l'indépendance en 1956. Les mariages traditionnels, en particulier dans les campagnes, durent plusieurs jours, voire plusieurs semaines. La nuit avant le mariage, selon la tradition hinna, des femmes, invitées dans la demeure de la fiancée, décorent leurs mains et leurs pieds avec une pâte à base de feuilles de henné; la pâte séchée est retirée après plusieurs heures, laissant intacts les dessins.
La famille élargie est au cœur de la société tunisienne. L'honneur de la famille, sa réputation et le principe du soutien mutuel sont des valeurs fondamentales. La Tunisie est l'un des pays musulmans les plus progressistes en ce qui concerne les droits de la femme. Les femmes représentent la moitié de la population active, certaines occupant des postes à responsabilité.


Vie en société

  Amis et membres de la famille se saluent en s'embrassant sur la joue, sinon on se serre la main. Des manifestations de chaleur et d'empressement font partie intégrante du rituel du salut. On doit s'enquérir de la santé de l'interlocuteur et de sa famille avant d'aborder un autre sujet de conversation. Les salutations habituelles sont Ass'lama (Salut), Bisslama (Au revoir), Sabah El-Kheer (Bonjour) et Tass'bah Ala Kheer (Bonsoir).
La famille et les amis se rendent fréquemment visite, à l'improviste, souvent tard dans la soirée. Ces visites peuvent durer plusieurs heures. On offre généralement à boire et à manger aux invités qui doivent au moins goûter pour ne pas offenser leur hôte. On emploie le mot mabrouk pour féliciter quelqu'un d'événements comme son mariage, l'obtention d'un diplôme, d'un nouveau travail ou l'achat d'une maison.


Loisirs

  La musique, le cinéma, le football, le volley-ball de plage et les visites aux parents et amis sont parmi les activités de détente les plus populaires. Les Tunisiens jouent également beaucoup au shkubbah, un jeu de cartes traditionnel. Les festivals organisés en été dans tout le pays attirent des foules nombreuses. Les cafés sont fréquentés surtout par les hommes, les femmes s'y rendent aussi.


A table

  Le couscous est le plat national, composé de semoule étuvée et épicée recouverte de légumes et de viandes. Le brick est un mince beignet frit, farci d'un œuf, de légumes cuits et de thon. Le tajine se présente comme une cassolette mijotée de légumes et de viande. Le poulet et l'agneau sont très communs, et le poisson abonde sur la côte. Les Tunisiens font un grand usage des oignons, des olives, des pommes de terre et des poivrons. On trouve sur les marchés une profusion de dattes, d'oranges, d'abricots, de pastèques, de nectarines ainsi que de figues, le sultan de tous les fruits. La consommation d'alcool et de porc est interdite par l'islam, mais on trouve de l'alcool dans les grandes villes.
Bien que les Tunisiens utilisent habituellement des couverts à table, on mange encore certains plats avec les doigts, surtout ceux qui sont accommodés de sauces riches, où le pain fait office de cuillère. On fait usage de la main droite lorsque l'on mange sans couverts.
L'hôte insiste à plusieurs reprises pour que ses invités se servent une deuxième ou une troisième fois. Il est poli d'accepter. Lorsque le repas est terminé, l'expression Hamdullah (Dieu merci) témoigne du plaisir ressenti et de la gratitude de l'invité.


Enseignement

  L'école primaire (six années) est obligatoire et gratuite. Environ la moitié des élèves vont au lycée (entre la 7e et la 13e année). Après la 11e année, les élèves choisissent entre cinq orientations : lettres (sciences humaines et sociales), mathématiques, sciences expérimentales, technique et sciences économiques et de gestion. L'examen du baccalauréat a lieu à la fin de la 13e année; les étudiants qui le réussissent poursuivre leur formation à l'université. L'enseignement est donné en français et en arabe..


Histoire contemporaine

  Après la Seconde Guerre mondiale, la Tunisie libérée, les Français en profitèrent pour retirer aux colons italiens leur statut privilégié et des poursuites furent engagées contre les nationalistes du Destour qui s'étaient compromis avec l'occupant allemand. Après 1945, le Néo-Destour, s'appuyant sur l'Union générale du travail (UGTT) de Ferhat Hatched, avait le champ libre. Après la chute de Diên Biên Phù en Indochine, dans un climat national tendu, Mendès France, président du Conseil, vint annoncer au bey que le gouvernement français avait l'intention d'accorder une autonomie sans restriction à la régence tunisienne (discours de Carthage du 31 juillet 1954). Deux ans plus tard, le protocole du 20 mars 1956 accordait l'indépendance au royaume tunisien et abolissait les clauses du traité du Bardo du 12 mai 1881.
En 1957, le bey fut déposé, la république proclamée et la présidence revint au combattant suprême , Habib Bourguiba. Aux élections du 23 mars 1956, le Destour et ses alliés de l'UGTT, regroupés au sein d'un Front national, remportèrent tous les sièges.Le Parti communiste tunisien fut interdit en 1963. Le nouveau code du travail réglementant le droit de grève entra en vigueur en 1966. L'État fut modernisé et occidentalisé. Un code du statut personnel en août 1956 interdit la polygamie et instaura le divorce par consentement mutuel. La crise sanglante de Bizerte obligea la France à évacuer sa base navale en Tunisie, en octobre 1963. Les terres appartenant aux étrangers furent nationalisées en 1964. Bourguiba poursuivit une politique de modernisation, appuyée sur un fort secteur étatique et coopératif.
La croissance des années soixante-dix a fait place à la montée du chômage et à l'exode rural. Le 26 juillet 1978 Habib Achour, secrétaire général de l'UGTT, appela à une grève générale qui dégénéra en émeute. En 1984, l'armée fut contrainte d'intervenir après le soulèvement suscité par la hausse des prix des denrées de première nécessité; le calme ne revint qu'avec la promesse de Bourguiba de les annuler. Le 7 novembre 1987, le général Zine El-Abdine Ben Ali destitua le président Bourguiba pour incapacité à gouverner et lui succéda. En 1989, il fut élu président de la République et réélu en 1994 tout en disposant à l'Assemblée nationale de la majorité des sièges obtenus par le Rassemblement constitutionnel démocratique.
Ben Ali introduisit des réformes constitutionnelles et autorisa les partis d'opposition. Il conserva les alliances de la Tunisie avec les Occidentaux tout en contrecarrant les pressions des intégristes en mettant lui-même l'accent sur le caractère arabe et islamiste du pays.