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Gouvernement
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L'Espagne est une monarchie
constitutionnelle. Le roi est le chef de l'État, le
Premier ministre le chef de l'exécutif. Le Parlement,
bicaméral (les Cortes Generales), est composé de 256 sénateurs
et de 350 députés du Congrès, élus à la
proportionnelle. Chacune des 17 régions possède sa
propre assemblée législative et un conseil exécutif,
dirigés par un gouvernement autonome. Les régions sont
elles-mêmes découpées en provinces. Le droit de vote
est acquis à 18 ans.
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Démographie
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Les premières traces d'une présence
humaine dans la péninsule Ibérique remontent à environ
quinze mille ans av. J.-C., comme en témoignent les
extraordinaires peintures découvertes au XIXe
siècle dans les grottes d'Altamira (province de
Santander). Les Ibères, sans doute originaires du Sahara,
entrèrent rapidement en contact avec les tribus celtes
qui avaient envahi la région à partir du IIe
millénaire av J.-C. Les particularismes régionaux
sont très affirmés, notamment par la langue. Les résidents
non espagnols sont majoritairement des Arabes, des Grecs
et des Anglais ou des populations originaires d'Amérique
du Sud. Deux villes comptent plus d'un million d'habitants :
Madrid, la capitale, avec 5,5 millions, et Barcelone,
avec 3,5 millions; il existe d'autres grandes villes
comme Valence, Saragosse, Séville et
Bilbao, ainsi qu'un réseau non négligeable de
villes moyennes.
La population de l'Espagne s'éleve à 39,6 millions d'habitants (1995
) et son taux de croissance à 0,2 %. Près de 5 % de
la population totale a moins de 15 ans et
environ 15 % a plus de 65 ans. La population
espagnole est entrée dans une phase de vieillissement,
le taux de natalité étant en effet tombé à moins de
10 %. La densité de population est de 78 habitants
par km². Près de 76,5 % des Espagnols vivent en
ville.
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Langues
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On parle quatre langues en Espagne; le
castillan (espagnol) est la langue officielle. Le catalan
est pratiqué par près d'un quinzième de la population,
concentrée dans la partie nord-est, mais aussi dans les
îles Baléares et le long de la côte jusqu'à Valence.
Moins d'un dizième des Espagnols parlent le galicien,
dans le nord-ouest du pays, et une très faible minorité
s'exprime en basque dans les provinces du nord, frontalières
de la France (et notamment dans les écoles). L'anglais
est de plus en plus enseigné et nombreux sont les
Espagnols qui connaissent le français. Les habitants du
littoral méditerranéen, dont l'activité repose sur le
tourisme, parlent également l'allemand.
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Rencontres et mariage
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La conception du couple a évolué et les
unions libres ont augmenté depuis une vingtaine d'années,
mais la famille reste au centre de la vie espagnole. De
nos jours, il y a moins de familles nombreuses mais les
liens avec la famille élargie restent forts. Ils n'est
pas rare dans les villages que les enfants, une fois mariés,
continuent de vivre avec leur père ou avec leur mère;
trois générations peuvent ainsi cohabiter. Le taux de
divorce est bas; les femmes représentent près de 38 %
des actifs.
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Vie en société
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Les Espagnols saluent en disant ¡Hola
! ¿ Qué tal ? (Salut ! ça va ?),
¡ Hola; buenos días ! (Bonjour !),
et ¡Hola; buenas tardes ! (Bonsoir !).
Lorsqu'ils se présentent, ils peuvent vous dire Encantado
de conocerle (Enchanté de faire votre
connaissance). À la question ¿ Cómo está
usted ? (Comment allez-vous ?),
on peut répondre Bién, gracias (Bien,
merci).
Les Espagnols se serrent généralement la main lorsqu'ils
se rencontrent. Entre amis, ils se donnent volontiers une
tape dans le dos et, s'ils ne se sont pas vus pendant
quelque temps, ils se saluent par une accolade (abrazo);
les filles s'embrassent souvent sur les deux joues. On
peut appeler quelqu'un par son prénom, mais il est assez
courant, en affaires ou pour s'adresser à une personne
plus âgée, de dire Señor (Monsieur),
Señora (Madame) ou Señorita (Mademoiselle).
Dans certaines régions, Don ou
Doña sont placés avant le prénom
en signe de respect. Le tutoiement est généralisé
parmi les jeunes et dans les relations de travail.
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Loisirs
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Le sport qui suscite le plus de passion
et qui est le plus regardé est le football. En deuxième
position vient sans doute le cyclisme. La Vuelta
(le Tour d'Espagne) ainsi que le Tour de
France et le Giro (Tour d'Italie)
suscitent beaucoup de passion. Les Espagnols apprécient
également le golf, le basket-ball, le tennis et, dans
certaines régions, la chasse, le ski et la pêche. Les corridas,
dont les origines sont très anciennes, attirent toujours
les foules. La télévision et le cinéma ont autant de
succès que partout en Europe. L'Espagne compte de très
beaux musées et des galeries de peinture, qui abritent
les uvres d'artistes espagnols aussi célèbres que
Goya, Picasso ou Vélasquez.
Le Prado, à Madrid, est l'un des plus
beaux musées du monde.
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A table
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Le petit déjeuner est léger, constitué
d'une tasse de café ou de chocolat chaud, de tartines de
confiture ou de churros (beignets
de pâte de farine et de beurre frite, arrosés de sucre).
Au déjeuner et au souper, les Espagnols aiment manger
diverses sortes de viandes et de poissons, une salade, un
fromage et un fruit. Les plats traditionnels espagnols
sont le gazpacho (soupe froide
à base d'oignons, de poivrons, de tomates, de concombres
et d'ail) consommé en Andalousie, à Barcelone
et à Madrid; la paella (riz,
safran, poulet, crustacés et légumes variés cuits et
servis dans une grande poêle), l'arroz negro
(riz à l'encre de calmar), le cocido
(soupe castillane, semblable au pot au feu)
et la tortilla, omelette servie
chaude ou froide avec, au choix, pommes de terre, fines
herbes
. Les tapas sont
servies en guise d'apéritif aux comptoirs des bars :
ce sont des olives, des cubes de fromage ou des boulettes
de viande trempées dans une sauce relevée, des cuisses
de grenouille, des ailes de caille, des seiches à l'ail,
des escargots, des anguilles, etc.
Traditionnellement, le principal repas de la journée est
pris vers 14 h et le souper entre 21 h et 22 h.
Malgré le développement des grandes villes et par conséquent
de l'éloignement entre le lieu de travail et le lieu de
résidence, les Espagnols déjeunent souvent chez eux, ce
qui est encouragé par la pratique d'une longue
interruption (entre trois et quatre heures). Beaucoup goûtent
(c'est la merienda) en mangeant
un bocadillo (sandwich)
accompagné d'une boisson chaude vers 17 h ou 18 h.
Lorsqu'elle reçoit, la maîtresse de maison installe ses
invités et ce sont les femmes et les personnes âgées
qui prennent place en premier. Au restaurant, on appelle
le serveur en levant la main. En principe, le service est
compris dans le prix, mais il est d'usage de laisser un
petit pourboire.
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Enseignement
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L'école est obligatoire pendant 10 ans
et un nombre croissant d'étudiants terminent le cycle
secondaire pour suivre des études supérieures. Les écoles
sont traditionnellement catholiques ou privées, mais il
existe également des établissements publics et laïcs.
Les classes moyennes et élevées consacrent une bonne
part de leur budget à l'éducation des enfants. L'Espagne
compte plus de trente universités.
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Histoire contemporaine
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Après la Seconde Guerre mondiale, les vainqueurs
isolèrent l'Espagne dictatoriale de Franco,
plongée, malgré elle, dans l'autarcie. Le régime
commença à se libéraliser au milieu des années
soixante, mais il fallut attendre la mort de Franco,
le 20 novembre 1975, pour que le pays n'engage une véritable
transition vers la démocratie. Le processus fut très
rapide : en 1969, Franco avait désigné
pour successeur le roi Juan Carlos de Bourbón,
le petit-fils d'Alphonse XIII, et celui-ci
sut parfaitement conduire l'évolution progressive du
pays. Adolfo Suárez, qu'il nomma Premier
ministre, entreprit de démocratiser les institutions :
liberté syndicale, reconnaissance de tous les partis
politiques, premières élections libres en 1977 (remportées
par l'UCD, l'Union du centre démocrate, le parti de Suárez),
référendum sur la nouvelle Constitution en 1978, statut
d'autonomie pour certaines régions comme le Pays basque
ou la Catalogne.
En 1981, une tentative de putsch militaire, dirigée par
un lieutenant-colonel de la Garde civile, échoua grâce
à l'intervention du roi. Plusieurs hauts responsables
militaires furent limogés. En 1982, lors des élections
anticipées du 28 octobre, les socialistes du PSOE (parti
socialiste ouvrier espagnol) obtinrent la majorité
absolue. Felipe González fut nommé Premier
ministre. Cependant, en 1995, le scandale du GAL, la
police secrète responsable de la mort de militants indépendantistes
basques dans les années quatre-vingt, entamait sa crédibilité.
Le nombre des voix accordées au PSOE, même s'il demeure
le premier parti d'Espagne, a ainsi diminué lors des élections
de 1989 et de 1993.
Le 28 mai 1995, le Parti populaire (PP) a gagné les
élections municipales, et a acquis ainsi le contrôle de
la plupart des grandes villes et autonomies. Lors des élections
générales du mois de mars 1996, José-María Aznar sortit
vainqueur, confirmant ainsi le passage du gouvernement
espagnol à droite.
Le gouvernement doit toujours faire face au problème du
séparatisme basque dans le nord-est du pays, qui a déjà
tué plusieurs centaines de personnes au cours des trente
dernières années.
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